Gilles Perrault, parrain de la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, appelle au devoir de solidarité:

«Dans le combat pour un Maroc démocratique et équitable, les détenus politiques, hommes et femmes, sont en première ligne. Ils subissent de plein fouet la répression, l’injustice, les mille et une techniques utilisées pour briser leur volonté de lutte. Leurs familles, plongées dans l’angoisse, sont prises en otages par le régime. La prison est le lieu de toutes les souffrances, mais c’est aussi l’enclume sur laquelle se forge le Maroc de demain.

Parrainer un ou une prisonnière politique représente un geste de solidarité élémentaire auquel nul ne doit se dérober. C’est briser la solitude que peut ressentir celui ou celle qu’on parraine. C’est réconforter les familles. C’est aussi et surtout démontrer au pouvoir que ses victimes ne sont pas à sa merci, ignorées du monde extérieur, livrées à sa vindicte.

Je vous remercie, chers amis, de me faire l’honneur de m’associer à cette campagne. Vous en avez déjà mené de semblables, et avec succès. De celle-ci aussi, j’en suis sûr, nous allons faire un succès. »

Paris, le 17 novembre 2012

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Témoignage de Hayat Bousta, membre du Forum Vérité et Justice -section de France-

UNE FOIS SORTIS DE L’ENFER : L’APPEL DE DEUX PRISONNIERS POLITIQUES AU MAROC

 

Le 17 novembre 2012, l’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) a organisé une rencontre à Paris pour le parrainage des prisonniers politiques au Maroc. Un grand nombre de militants de plusieurs nationalités ont partagé des moments d’émotion et de souvenirs. Cette rencontre était parrainée  par Gilles Perrault qui exprime sa solidarité et affirme : « Parrainer un ou une prisonnière politique représente un geste de solidarité élémentaire auquel nul ne doit se dérober. C’est briser la solitude que peut ressentir celui ou celle qu’on parraine. C’est réconforter les familles. »

Mustapha Abdelâdim, intellectuel sahraoui, est sorti des geôles marocaines en octobre 2011 après 3 ans d’emprisonnement. Il fait  un récit dantesque de ce qu’il a vécu : « On m’a attaché les mains derrière le dos pendant 4 ou 5 jours. Je ne pouvais pas ouvrir ma braguette pour faire mes besoins. Ils m’ont par la suite aspergé d’eau de javel car, m’ont-il dit, je puais…» Il n’arrive pas à  continuer de dire les souffrances endurées tant physiques que psychiques. «Ils voulaient nous déshumaniser ».

Zakaria Moumni, ancien champion de boxe, après   avoir   purgé  17 mois  en prison déclare : « Nous

étions  50    dans   un   espace   très  réduit.   Nous  n’avions  accès  à l’eau que pendant  1 heure  par

jour  pour  50   détenus. J’ai    pu  défendre   certains  codétenus … Les  gardiens   « vendaient »   des

jeunes  en  les   déplaçant   dans  d’autres geôles  pour se faire violer … C’était  du  proxénétisme à la

vue de tous… ».

Torture et actes de viols quasi systématiques, mépris, barbarie…Le rapport de Juan Mendez, rapporteur spécial sur la torture auprès de l’ONU était déjà accablant sur l’utilisation de la torture au Maroc. Mais entendre ces anciens détenus politiques qui n’arrivent pas à terminer leurs phrases au milieu de leurs larmes nous replonge dans ces années de plomb que l’on croyait révolues.

Comment accepter des détenteurs du pouvoir leur silence face à l’ignominie ? Comment peuvent-ils laisser ces pratiques impunies ? Comment peut-on laisser traiter des humains de la sorte. Si les gouvernants  ne réagissent pas pour arrêter cette barbarie, ils sont aussi coupables sinon plus.

Quant aux grands de ce monde qui ne posent aucune condition pour développer leurs investissements au Maroc alors qu’ils savent tout ce qui s’y passe en matière de violation manifeste des droits humains , ils ne sont certes pas coupables mais sûrement responsables.

En écoutant ces deux victimes des geôles marocaines on voit se dégager de leur posture une dignité certaine. Ils ont tenté de les déshumaniser mais eux ont désigné, après ces tortures innommables, les détracteurs de l’humain et leurs responsables.

Lors de cette rencontre organisée par l’ASDHOM à Paris ce 17 novembre 2012  sous le titre «Parrainer un(e) détenu(e) politique, c’est l’aider à retrouver sa liberté », ces anciens prisonniers ont lancé le même appel pour qu’un vent de l’extérieur pénètre dans cet enfer… Ils l’ont vécu et leur pensée première est pour ceux qui y sont encore.

On a tenté de les détruire, mais ils sont toujours debout.

 

Hayat Berrada Bousta,

membre du Forum Marocain Vérité et Justice-France

18 novembre 2012

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Témoignage de Souad Guennoun sur la lutte que mènent les défenseur(e)s des victimes des microcrédits à Ouarzazate

«  Le procès de Amina Mourad et Benasser Ismaini qui s’est déroulé le 6 décembre 2012 au tribunal de Ouarzazate a été reporté pour la 10ème fois . Cette fois au 27 décembre 2012.
Une marche des victimes des microcrédits, les victimes des microcrédits, majoritairement femmes sont venues des différentes région de Ouarzazate: Agdz, Skoura,pour dénoncer ce procès fabriqué de toute pièce contre les coordinateurs de leur mouvement et soutenir Amina Mourad et Benasser.
Un sit-in s’est tenu devant le Tribunal de Ouarzazate, les slogans scandés : « Stop corruption, stop vol de biens publics, vous discréditez notre pays! », « les tribunaux du Maroc sont un marché aux enchères, la Justice est vendue au plus offrant, le riche plein de fric peut racheter sa peine! »
Une des victimes a témoigné des pressions exercées par le procureur pour l’inciter à témoigner contre les militants du mouvement Amina Mourad et Benasser. Il a déclaré publiquement rejoindre le mouvement des victimes contre les microcrédits.
Une nouvelle fois, les représentants des associations qui ont porté plainte contre Amina et Benasser ne se sont pas présentés à l’audience .Le juge a annoncé le report du procès au 27 décembre 2012. Il a laissé comprendre que le dossier sera examiné … Affaire à suivre. Voilà qui nous laisse plus de temps pour mobiliser, exprimer notre solidarité et envoyer des observateurs … la lutte continue.
La nouvelle du parrainage par l’ASDHOM des coordinateurs du mouvement contre les microcrédits de Ouarzazate Amina Mourad et Benasser Ismaini est reçu avec beaucoup d’espoir par les militants dans leur lutte, pour briser le silence, ouvrir une enquête sur ce scandale, rendre justice aux démunis contre l’injustice, la complicité des autorités avec les associations de microcrédits. »

Casablanca, le 7 décembre 2012

Souad Guennoun est Architecte et photographe marocaine

Elle est membre d’ATTAC-Maroc et milite contre l’exploitation des ouvrières marocaines. Elle a réalisé beaucoup d’expositions et de galeries vidéos sur ce sujet notamment sur les femmes qui travaillent dans le textile.

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Informations sur le groupe d’Agadir fournies par Omar Aziki

«  Bonjour,

Voici la liste des 8 poursuivis (et non pas 10), membres de la Coordination des Comités de la Défense du Logement Social à Agadir.

1- Youssef Houdi

2- Hassan Nafaâ

3- Housin Akram

4- Latifa Saber (Attac Maroc)

5- Yassine El Kamel

6- Hassan Moutaï

7- M’barek Nguer

8- Azaoui Abdallah.

Le jeudi 4 octobre 2012, ils avaient organisé un sit-in devant la Wilaya d’Agadir pour protester contre les démolitions des maisons et présenter les revendications des habitants. Intervention violente des forces de répression, de nombreux blessés parmi lesquels Latifa Saber, et puis les arrestations. Relaxés 48h après, ils sont poursuivis pour outrage aux agents des autorités et rassemblement non autorisé.
Après plusieurs audiences au tribunal 1ére instance, les jugements suivants :

– 4 mois sursis et 2000 DH d’amende : Latifa Saber

– 2 mois sursis et 500 DH  d’amende : les 7 autres.

La date d’appel n’a pas encore été fixée.

Agadir, le 7 décembre 2012

Aziki Omar

 

Secrétaire général d’ ATTAC-Maroc.

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Texte de Hayat Bousta, membre du Forum Vérité et Justice -section de France-, à l’adresse du poète du 20 février Younes Belkhdim, emprisonné à la prison d’Oukacha de Casablanca

POUR YOUNES, LE POÈTE DU PEUPLE

 

En ce 19 février 2012, sur la place des pigeons que l’on confond souvent avec celle du Mouvement du 20 février, un jeune homme, qui n’avait pas encore 25 ans, du haut de sa stature et avec un grand sourire clamait une poésie pour honorer la vie, la liberté, la joie et s’insurger contre toutes les formes de servitude.

Non, il ne se laissait pas intimider et osait…

Non, il n’était pas soumis au silence

Oui, la politique d’inculture le révoltait

Oui, il se défendait pour ne pas se soumettre.

Younes Belkhdim, ce 30 mars 2012, ce mois où dans bien des pays on fête le printemps des poètes, on a voulu, alors que nos 20 ans forgent notre conscience, te détruire en te mettant dans un cachot. Quelle ineptie que ce geste envers toi et envers toutes et tous ces défenseurs de la liberté de penser!

On t’a condamné à 2 ans de prison ferme croyant que tu ne pourrais plus clamer ta joie de vivre et ton acharnement à défendre la liberté, cette perle rare que l’on cherche pendant longtemps et que tu exprimes dans ta poésie, proche des peuples et de leur combat pour la justice et contre toutes les formes de corruption et d’inégalités.

On t’a arrêté car tu te défendais contre les attaques   policières qui t’attaquaient impunément. Le Maroc est sur la «voie de la démocratie»? c’est là la littérature dépassée des amis du Makhzen et des intérêts occidentaux.

Le peuple marocain ne s’y trompe guère. Il l’a exprimé ce 27 mai 2012 pendant le défilé de la CDT à Casablanca. Ce sont vos slogans que l’on entendait. Ce sont des remises en cause d’un système archaïque, responsable d’une fracture sociale de plus en plus importante que le premier ministre incombe à la volonté divine. Ce sont ces ressentis de tout un peuple qu’avec poésie tu clamais ce 19 février 2012, en cette «Sahat Lahmam».

Younes, mon jeune ami, tu es dans la clarté de la vie.

Hayat Berrada Bousta

31 mai 2012

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Lettre d’Ayad Ahram (ASDHOM) à Latifa Saber et son groupe d’Agadir

Mme Latifa Saber,

L’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc, basée en France, lance une campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, campagne parrainée par l’écrivain Gilles Perrault. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la mobilisation pour la libération des prisonniers politiques, m’interpelle et m’intéresse.

Je soutiens l’ASDHOM dans cette démarche et en tant que citoyen, défenseur des droits de l’Homme, j’ai choisi de vous parrainer et à travers vous, parrainer les compagnons de votre groupe d’Agadir.

A travers cette correspondance, je vous apporte mon soutien et ma solidarité dans votre combat ainsi qu’à vos compagnons de lutte pour un Etat de droit au Maroc.

La condamnation de votre groupe à de la prison, même avec sursis, est inacceptable. Vous n’avez fait que défendre le droit de citoyens marocains à un logement décent comme le garantit tous les pactes internationaux que le Maroc se vante d’avoir signés. Vous soutenir est un devoir auquel personne ne doit se dérober comme l’a si bien dit Gilles Perrault, parrain de la campagne lancée par l’ASDHOM depuis la France.

Je m’engage à interpeller les autorités marocaines car je crois à votre innocence et celle de votre groupe et à sensibiliser autour de moi pour que votre combat soit connu et soutenu.

Pour entretenir cette correspondance, je vous prie de me tenir en retour informé de toutes vos actions.

Je vous prie de transmettre mes salutations fraternelles à tous les membres du groupe.

Bien cordialement,

Ayad Ahram, secrétaire général de l’ASDHOM

Paris, le 10 décembre 2012

asdhom@asdhom.org

www.asdhom.org

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Lettre de Marie-Jo Fressard à Hassan Dah du groupe Gdeim Izik de Salé 2 (numéro d’écrou 65)

Cher Hassan

L’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc, basée en France, lance une campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc. Je suis intéressée par cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de la mobilisation pour la libération de tous les prisonniers politiques détenus dans les prisons marocaines. Je soutiens l’ASDHOM dans cette démarche et en tant que citoyenne qui défend les droits de l’Homme, j’ai choisi de te parrainer. J’espère que tu ne m’en voudras pas de te tutoyer ; j’ai déjà parrainé des prisonniers politiques marocains, on s’est toujours dit « tu ». Je trouve que le « vous » est une barrière, et des barrières, les prisonniers en ont assez… Merci de me tutoyer aussi.

A travers cette correspondance, je veux t’apporter, ainsi qu’à tes compagnons de lutte, mon soutien et ma solidarité dans votre combat pour un monde plus juste et plus humain. J’espère que tu sais lire et comprendre la langue française, sinon que tu trouveras un codétenu qui t’aidera, et que cette correspondance te parviendra, te permettra de te sentir moins seul et te donnera l’espoir que, enfin libre, tu pourras bientôt retrouver ta famille et tes amis.

Je m’engage à interpeler les autorités marocaines pour réclamer ta libération et celle de tes compagnons, et à sensibiliser amis et connaissances autour de moi pour que votre combat soit connu et soutenu.

Pour entretenir cette correspondance, merci de me tenir en retour informée de ta vie en prison, vos conditions de détention et de vos combats. J’y répondrai toujours.

Par cette correspondance je souhaite de tout cœur desserrer un peu les chaines de ton emprisonnement .

Bon courage, Hassan, tiens bon !

Amicalement

Marie-Jo

La Bâtie Neuve, 10 décembre 2012

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Lettre d’Isabelle Maurer à Mohamed Bani du groupe Gdeim Izik de Salé 2 (numéro d’écrou 43)

Cher Ami Mohamed,

Comment allez-vous ? Chaque jour je pense à vous, à vos compagnons, à vos familles. J’espère que vous sentez que l’on pense à vous et que l’on prie pour vous. Et que vous n’êtes pas oubliés.

Je me tiens au courant de l’actualité vous concernant, prisonniers sahraouis à Salé. Donc j’ai su que le procès du 24 octobre n’a pas eu lieu. J’ai aussi lu aujourd’hui que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Monsieur Christopher Ross, a annoncé, il y a quelques jours, qu’il mettait fin à une série de négociations informelles organisées par l’ONU entre le Maroc et le Front Polisario depuis 2009. Et il a indiqué que désormais il allait consulter les pays directement concernés et « entamer une période de diplomatie itinérante avec les parties concernées et les pays voisins » lors de visites dans la région, y compris au Sahara occidental. J’espère de tout mon cœur que quelque chose de positif va sortir des efforts de Monsieur Ross, pour le Sahara occidental et pour tous les prisonniers sahraouis qui sont nombreux.

Voici quelques nouvelles d’ici. Après un mois de novembre très doux, l’hiver est arrivé depuis deux jours. Il fait entre zéro et deux degrés dehors et nous avons sorti les habits chauds pour nous couvrir, surtout lorsqu’il y a le vent froid qui souffle et nous glace jusqu’aux os. Dans le jardin, les feuilles sont tombées des arbres. Nous avons un arbre qui a un nom bizarre : plaqueminier. Il fait des fruits qu’on appelle des kakis. Ils sont comme des tomates oranges et, lorsqu’ils sont mûrs, ils sont sucrés et plein de vitamines C. Au début novembre, nous les avons cueillis et mis au frais. Mais l’arbre est trop haut pour que nous puissions prendre tous les fruits. Alors il en reste sur l’arbre et c’est très joli ces boules oranges qui pendent aux branches noires. Les oiseaux viennent manger les kakis sur l’arbre et cela les nourrit. Pour ma part, je prends l’intérieur des kakis et, soit je le mange, soit j’en fais de la confiture pour mettre sur du pain et j’en donne aussi aux amis et à nos enfants comme cadeaux. Au jardin, il y a aussi un arbre qui donne des kiwis : c’est un fruit un peu vert, avec des poils sur la peau et l’intérieur vert. Il contient aussi beaucoup de vitamine C qui aide à lutter contre les rhumes et la grippe en hiver. Cette année, nous avons eu énormément de kiwis, environ 45 kg. Alors, nous en avons donnés à nos amis et à nos enfants. Il faut laisser mûrir les kiwis peu à peu avec d’autres fruits avant de les manger, sinon ils sont durs presque comme de la pierre !

Dites à vos compagnons et à leurs familles que je les salue tous bien cordialement et que je pense très souvent à eux. Saluez de ma part votre famille si vous pouvez avoir un contact avec elle.

Cher Ami Mohamed, rappelez-vous que je pense beaucoup à vous. Je vous envoie mes salutations bien amicales.

Bernex, le 2 décembre 2012

Isabelle Maurer, Suisse.

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Lettres de Caroline Bardot, conseillère régionale en Île de France, à Mohamed Aït Rais du groupe UNEM de Fès, à l’ambassade du Maroc en France et au ministère de la Justice au Maroc (cliquer ici)

 

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Lettre de Marguerite Rollinde, chercheure en sciences sociales, à Khalid Etefia du groupe de Salé

L’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc, basée en France, lance une campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, campagne parrainée par l’écrivain Gilles Perrault. Cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de la mobilisation pour la libération des prisonniers politiques m’interpelle et m’intéresse.

Je soutiens l’ASDHOM dans cette démarche, en tant que citoyenne, défenseure des droits de l’Homme, mais aussi en tant que chercheure en sciences sociales, j’ai choisi de vous parrainer.

A travers cette correspondance, je vous apporte mon soutien et ma solidarité dans votre combat ainsi qu’à vos compagnons de lutte pour un Etat de droit au Maroc.

J’espère que cette correspondance vous permettra de vous sentir soutenu pour recouvrer votre liberté et retrouver votre famille et vos collègues de travail au sein du CNRS.

Je m’engage à interpeller les autorités marocaines pour réclamer votre libération et à sensibiliser autour de moi pour que votre combat soit connu et soutenu.

Pour entretenir  cette correspondance, je vous prie de me tenir en retour informé de vos conditions de détention et de vos combats.

Je participe ainsi à briser les chaînes de votre emprisonnement.

Saint Denis, le 16 décembre 2012

Marguerite Rollinde

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Lettre de l’ATMF-Paris à Amina Mourad, Bennasser Smaini et au groupe Ouarzazate

ATMFPARIS-75

c/o MDA-18

boite n° 33

15 rue passage Ramey

75018 Paris

A  Madame Amina Mourad

A Monsieur Benasser Ismaini,

 

Chers amis et camarades,

 

                        L’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc, basée en France, lance une campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, campagne parrainée par l’écrivain Gilles Perrault. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la mobilisation pour la libération des prisonniers politiques.

 

L’ATMF PARIS75 soutient l’ASDHOM dans cette démarche et a choisi de vous parrainer et de parrainer les militants de votre groupe de Ouarzazate.

A travers cette correspondance, nous vous apportons notre soutien et notre solidarité dans votre combat ainsi qu’à vos compagnons de lutte pour un État de droit et de liberté d’expression au Maroc.

Comment allez-vous ?

Nous pensons à vous , à vos compagnons, à vos familles.

Nous sommes vigilants et resterons attentifs au résultats de votre passage devant le tribunal de Ouarzazate le 27/12/2012.

En attendant, nous allons faire connaître votre situation et nous allons écrire au ministre de la justice pour demander l’arrêt des poursuites contre vous,

Veuillez croire à nos sentiments les plus solidaires

pour le Bureau de l’ATMF PARIS 75

Mme Fatima  HAR

Paris le 22/12/2012

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Lettre d’Aziz Ben Abderrahman à Bouchaib Rochdi (groupe Belliraj de Salé)

Cher Bouchaib,

L’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc, basée en France, lance une campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc.

Je suis fortement intéressé par cette initiative en tant que sympathisant de l’ASDHOM et ancien membre.

J’ai choisi de te parrainer pour échanger avec toi et t’apporter mon total soutien pour ton combat  pour un Maroc démocratique et respectueux des droits humains.

Je voudrais aussi ouvrir une fenêtre de ta cellule qui te permettra de respirer un peu et te sentir entouré de personnes épris de justice.

J’ai appris que t’as signé un procès-verbal sans que tu connaisses le contenu sous la torture au centre secret de Témara et je voudrais t’exprimer toute ma solidarité et mon soutien et te dire de résister et tenir bon  jusqu’à ta libération que j’espère ne pas tarder. Merci aussi de me tenir informé des conditions de ta détention et de ton vécu.

Je t’écris cette première lettre en français mais si tu préfères, on peut communiquer en arabe : à toi de décider.

J’espère que cette lettre arrivera à ta cellule et que pour la suite tu me communiqueras les cordonnées de ta famille ainsi que ton numéro d’écrou.

Amicalement

Aziz Ben Abderrahman

Lagny sur marne le 24/12/2012

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Lettre de Marie-José Fressard au minsitre de la Justice au Maroc et au président du CNDH

Marie-José Fressard La Bâtie-Neuve le 28/12/2012

66 Les Casses

05230 La Bâtie Neuve

France

mariejof05@gmail.com

A Messieurs : Le ministre de la Justice : krtmed@gmail.com

Le président du CNDH:cndh@cndh.org.ma

L’ambassadeur du Maroc en France : info@amb-maroc.fr

Objet : Situation du détenu politique Hassan Dah.

Monsieur,

L’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) a lancé une campagne de parrainage de prisonniers politiques et a lancé un appel aux citoyens du monde pour leur écrire afin de les soutenir.

En tant que défenseure des droits de l’Homme, j’approuve cette initiative et j’adhère à son objectif.

Par cette lettre, je vous informe Messieurs que j’ai décidé de parrainer M. Hassan Dah, incarcéré à la prison Salé1 sous le numéro d’écrou 65.

Je considère qu’il a été condamné pour ses opinions et pour ses engagements militants et politiques, et je déplore ainsi son emprisonnement.

Cette condamnation est contraire à l’esprit des conventions internationales que le Maroc a singées en matière de respect des droits de l’Homme.

Tout en espérant sa libération, seule à même de réparer l’injustice qui l’a frappé, j’ose espérer que ses conditions de détention soient les moins insupportables.

Je vous prie de croire, Messieurs, en ma considération.

Fait à La Bâtie Neuve, le 28/12/2012

Marie-José Fressard

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Écho de la campagne sur le bulletin du syndicat Solidaires (cliquer ici pour télécharger le bulletin)

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Lettre de Hayat Bousta (Forum Vérité et Justice-France) à Younes Belkhdim, groupe 20 février de Casablanca

Younes Belkhdim

Prison d’Oukacha Casablanca

Cher Younes,

Il y a longtemps que je n’ai plus de tes nouvelles et n’arrive pas à en avoir par d’autres amis.

Comment se passe ton quotidien ?

J’espère que notre poète du peuple tient toujours le coup  et continue à nous permettre de le lire une fois libéré.

En tous les cas, je pense très souvent à toi et à ta manière d’exprimer à haute voix,  la vie.

Peux-tu me rappeler  à quelle date tu seras libéré ? On l’attend avec impatience ainsi que celles de tous les autres prisonniers politiques.

Je te souhaite à toi et à tous ceux qui t’entourent une année 2013, pleine d’espérance pour la liberté et la dignité de tous.

Avec toute mon amitié et ma solidarité,

Hayat Bousta

France, le 2 janvier 2013

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Lettre d’Isabelle Maurer à Mohamed Bani, Sahraoui du groupe Gdeim Izik (Prison de Salé 1)

Mohamed Bani

Prison de Salé n° 1

20250 Salé Maroc

Cher Ami Mohamed Bani,

Voilà un mois que j’ai donné une lettre pour vous à Claude Mangin. J’espère qu’elle a pu vous la donner quand elle est venue rendre visite à son mari Ennaâma Asfari fin décembre à la prison de Salé, et que celui-ci a pu vous la traduire. J’espère que ma lettre vous a trouvé en aussi bonne santé que possible. Comment allez-vous aujourd’hui ? Comment vont vos compagnons, et votre famille ? Je pense beaucoup à vous tous et je demande à Dieu tout les matins qu’il vous donne les forces et le courage nécessaires pour vivre cette journée.

Ces derniers jours, j’ai lu un livre écrit par Régine Villemont « Avec les Sahraouis, une histoire solidaire de 1975 à nos jours ». Même si je sais beaucoup de choses sur vous, les Sahraouis, et sur votre situation, ce livre m’a aidée à encore mieux comprendre ce que vous, le peuple sahraoui et votre pays colonisé vivent depuis 37 ans. Je pourrai ainsi encore mieux expliquer la situation à mes amis qui souvent n’en ont qu’une idée très vague.

Je sais que vous et vos compagnons de prisons devez être jugés le 1er février prochain à Rabat. Déjà par deux fois votre procès a été annulé. J’espère de tout mon coeur que le roi du Maroc et les autorités pénitentiaire vont permettre que vous ayez un procès devant une cour civile et pas militaire. Je penserai très fort à vous tous le vendredi 1er février pour que tout se passe au mieux et que vous soyez libérés.

Cher Ami Mohamed Bani, je peux imaginer comme la vie est difficile pour vous et aussi pour votre famille qui vit sans vous et dans l’incertitude continuelle de l’avenir. Vous savez que vous, et tous les prisonniers sahraouis, n’êtes pas oubliés et que beaucoup de gens se mobilisent en Europe pour que la situation change. Ne perdez pas espoir.

Cher Ami Mohamed Bani, je continue à penser chaque jours à vous et à toute votre famille,  Raghiya, Mbarka, Ghlaila, Rabar, Mbark, Hamza, Khawla et le petit Ayoub. Saluez vos compagnons de prison et dites-leurs que je pense aussi à eux et à leurs familles. Je vous envoie mes salutations très amicales.

Isabelle Maurer

Bernex Suisse, le 12 janvier 2013

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Rapport de la délégation des observateurs étrangers sur le procès du groupe Gdeim Izik, tenu à Rabat le 1er février 2013 (cliquer ici pour le télécharger)

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Écho de la campagne de parrainage sur le bulletin mensuel n°55 du syndicat Solidaires. Page 3 (cliquer ici pour le télécharger)

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Rapport intermédiaire de Me France Weyl, avocate à Paris et membre de l’Association Internationale des Juristes Démocrates, sur le procès de Gdeim Izik (cliquer ici pour le télécharger)

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Lettre d’Isabelle Maurer depuis la Suisse suite à la condamnation à perpétuité de son filleul, Mohamed Bani du groupe Gdeim Izik.

Bonsoir et un grand merci pour votre point hebdomadaire… Grâce à vous la nouvelle est arrivée sur mon écran il y a un moment :
« Mon prisonnier« , Mohamed Bani, condamné à perpétuité, avec 8 autres prisonniers, plus les autres condamnations
Je suis sous le choc….C’est tout simplement inimaginable et révoltant. Il n’y a pas de mots pour qualifier la « justice » dont ces 24 Sahraouis sont victimes, et toutes leurs familles derrière. A la lecture, ces derniers jours, des rapports et mails de Michèle Decaster, j’étais pleine d’espoir. Maintenant, je suis simplement horrifiée, pour les condamnés, pour « mon prisonnier » Mohamed Bani, pour toutes les familles, pour ce peuple. Dès maintenant, il faut « continuer » à écrire et à soutenir ces militants comme les nomme Michèle.

Mon espoir :
l’appel, mais je ne me fais pas dillusions; comment cette justice inique pourrait-elle changer ?
– que la « roue de l’histoire » tourne le plus vite possible pour que ces hommes vivent autre chose que l’enfermement dans le désespoir.

Merci pour tout le travail que vous faites ! Bien cordialement.

Isabelle Maurer

Dimanche 17 février 2013

Suisse

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Communiqué des associations, dont l’ASDHOM, réunies à Hammamet en Tunisie pour préparer le FSM de Tunis (cliquer ici pour télécharger)

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Rapport de Me France Weyl, de l’Association Internationale des Juristes Démocrates, sur le procès Gdeim Izik de Rabat (cliquer ici pour télécharger)

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Communiqués de quelques ONG des droits de l’Homme concernant le procès de Gdeim Izik:

Amnesty International (cliquer ici)

REMDH (cliquer ici)

FIDH (cliquer ici)

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Lettre d’Isabelle Maurer à son filleul Mohamed Bani, condamné à perpétuité le 17 février par la tribunal militaire de Rabat:

Isabelle Maurer

Rue de Bernex 312

1233 Bernex

Suisse

Mohamed Bani

Prison de Salé n° 2

20250 SALE

Maroc

 

Cher Ami Mohamed Bani,

Cet après-midi, c’est avec une immense tristesse que j’ai appris votre condamnation à perpétuité. Et celle de vos compagnons : perpétuité, 30 ans, 25 ans, 20 ans… Quel choc ! C’est tout simplement inimaginable, incroyable. Mais quelle justice est la justice marocaine ? Une justice injuste, inique…

Cher Ami Mohamed Bani, je vous imagine vous et vos compagnons, sous le coup de vos condamnations, très fatigués après plus d’une semaine de procès. Je sais que vous tous avez été très courageux, très dignes, très fermes. Mais, maintenant, comment allez-vous ? Je pense à vous, je pense à vous…

Et je pense aussi à votre famille, à votre mère Raghiya, à votre épouse Ghlaila, à vos enfants Rabab, Mbark, Hamza, Khawala, Ayoub, à votre sœur Mbarka, à votre frère Omar Bani, à votre neveu Mohamed Boujlal auquel j’écris par e-mail. Je pense aussi à toutes les familles, celles qui étaient à Rabat devant le tribunal, celles qui sont restées à El-Ayoun. Quelle tristesse et quelle colère.

Moi, je suis très loin de vous, mais vous êtes dans mon coeur. Je reçois de vos nouvelles par les amis de l’ASDHOM et de l’AARASD. J’ai su comment le procès s’était déroulé et comment vous tous avez témoigné de vos souffrances, du démantèlement du camp de Gdeim Izik et des tortures que vous avez subies. Je sais que vous avez été très dignes et très clairs. Je suis fière d’avoir de tels amis !

De toutes mes forces, je crois que le bien triomphera du mal. Qu’un jour vous sortirez de cette prison et que vous retrouverez la liberté. Lorsque Mohamed Daddach était en prison, d’abord comme condamné à mort, puis comme simple prisonnier, il n’y avait pas d’espoir… Pourtant, il a retrouvé finalement la liberté.

Alors, il faut garder l’espoir.

Je recevrai certainement de vos nouvelles et je continuerai à vous écrire, à prier pour vous, vos compagnons et toute votre famille, à parler de vous à ma famille et à mes amis. Merci de saluer de ma part vos compagnons, vos amis et votre famille. Dites-leur de garder bon courage.

Cher Ami Mohamed Bani, je vous garde dans mon coeur et pense à vous avec beaucoup d’amitié. Je vous salue bien amicalement.

Isabelle Maurer

Bernex, le 17 février 2013

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Lettre de Marie-José Fressard de l’Association Solidarité Maroc 05 (Gap) à son filleul Hassan Dah, condamné le 17 février à 30 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Rabat:

La Bâtie Neuve, le 25/2/2013

Bonjour cher Hassan,

Je ne sais pas si tu as reçu ma première lettre. J’ai eu tes coordonnées par le comité de parrainage de l’ASDHOM, et aussi par quelqu’un qui te connait et qui m’a dit que tu es un chouette garçon . Je continue à te tutoyer : tu es à peine plus âgé que l’ainée de mes petites-filles. Donc un peu comme un petit-fils…

J’ai été consternée en apprenant le verdict à la fin du procès de Gdeim Izik : 30 ans de prison !

Je t’avais écrit que j’ai déjà parrainé un prisonnier politique marocain pendant ses six dernières années de détention. J’ai pu aller l’attendre à sa sortie de prison après ses 25 ans d’incarcération. D’ici 30 ans je ne pourrai pas te rencontrer, je ne serai plus de ce monde ou vraiment très très vieille…Mais j’espère toujours que tu sortiras bien avant.

J’ai suivi ce procès jour après jour. Le début m’a paru correct : vous, les prisonniers, avez pu vous exprimer. Les avocats ont pu expliquer calmement qu’aucune preuve ne justifiait votre arrestation. Et le verdict est tombé comme une bombe ! Il n’a tenu compte de rien. Il était préparé d’avance.

C’est trop injuste…Mais un petit espoir subsiste : Il est question de pourvoi, de nouveau procès. Je l’espère de tout cœur. C’est trop horrible de priver de liberté de jeunes innocents qui souhaitent pacifiquement, sans haine, le bonheur de leur peuple

Tiens bon, cher Hassan. Des quantités d’associations comme Amnesty, l’AMDH, l’ACAT, Human Rights Watch, ATTAC, la FIDH, et beaucoup d’autres, aussi des partis demandent qu’il y ait un nouveau procès, et l’ONU dénonce l’utilisation de la torture et la « justice » rendue dans un tribunal militaire

Bon courage !

Ta marraine de prison

Marie-Jo

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Communiqué d’Amnesty International sur le journaliste Youssef Jajili qui risque un an de prison pour un article (cliquer ici pour télécharger le communiqué)

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Réponse de Hassan Dah, prison de Salé 1, à sa marraine Marie-José Fressard
Salut, Comment allez-vous? J’ai reçu votre message et je suis heureux là où je considère que c’est la preuve de l’amour et une grande compassion, nous sommes inébranlables en dépit de la condamnation injuste et les honteuses exactions que nous recevons ici.
J’espère vous rencontrer un jour, je vous remercie une fois de plus pour le message encourageant

Hassan Dah

Prison Salé 1, le 2 mars 2013

Lettre de Marie-José, lui répondant:

Bonjour Hassan,

Ta réponse m’a procuré une très grande joie ! Je vois que les condamnations injustes et inhumaines n’ont pas démoli ton courage inébranlable ! Bravo, j’ai pour vous tous une grande admiration. Ce moral de béton vous aidera à surmonter l’épreuve qui, je l’espère toujours, ne sera pas trop longue.

J’espère aussi que nous nous rencontrerons un jour. Si dans les prochaines années je retourne au Maroc, je tenterai d’aller te voir à la prison de Salé si tu y es encore. Malheureusement pour le moment je n’envisage pas de voyage. L’année dernière j’ai subi une opération à la cheville, et je marche encore très mal avec des béquilles.

Les visites aux prisonniers ne sont pas toujours autorisées, surtout pour une étrangère! Je suis allée trois fois à la prison d’Oukacha, à Casa, mais on ne m’a permis de voir les deux prisonniers qu’une fois. Donc on peut toujours espérer.

Je te tutoie, ça me ferait plaisir que que tu le fasses aussi. Ne te laisse pas impressionner par mon âge. Fais comme tu veux.

Bon courage Hassan ! Je te fais la bise

Marie-Jo

Gap, le 3 mars 2013

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Lettre de Marie-Paule Geney à son filleul, Mohamed Ouljihad, du groupe d’Imider:

Marie Geney

5 quai du Drac

38600  Fontaine France

Bonjour Monsieur Ouljihad,

Je fais partie d’un groupe de Grenoblois qui ont des liens familiaux ou professionnels avec le Maroc .Et nous connaissons le bon travail fait par l’Association des Droits de l’Homme au Maroc.C’est pourquoi nous adhérons à la Campagne de Parrainage des prisonniers politiques au Maroc. Parmi les listes de prisonniers, j’ai décidé de vous  parrainer, parce que je sais que vous, les mineurs vous menez une lutte depuis longtemps pour la défense de vos droits de travailleurs, de citoyens, qui voudraient que leurs familles vivent dans de bonnes conditions et que leurs enfants bénéficient d’une bonne scolarité .

J’espère que cette correspondance qui montre combien votre combat est connu et soutenu par de nombreux amis  vous apportera un réconfort en attendant que vous recouvriez votre liberté et que vous retrouviez votre famille.

Je sais aussi que la réussite de vos luttes contribuera à la progression du Maroc vers un véritable État de droit. et nous sensibilisons l’opinion publique à la légitimité de votre combat .Je m’engage aussi à écrire aux autorités marocaines pour demander votre libération.

Si cette correspondance  vous convient , je souhaiterais que vous me répondiez et que vous me donniez, si possible, quelques informations sur vos conditions de détention.Je peux recevoir votre réponse en arabe car quelqu’un de ma famille peut traduire votre lettre

Recevez mes salutations solidaires

Marie Geney

Grenoble, le 27 février 2013

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Lettre de Marie-José Fressard à Monsieur le chef de Gouvernement du Maroc

Monsieur le chef du Gouvernement,

Permettez-moi de vous dire que je suis stupéfaite !

Stupéfaite en lisant vos affirmations concernant les prisonniers politiques et la torture…

Stupéfaite de constater que Sa Majesté, votre chef et patron, ne vous informe vraiment de rien…

Il y a quatre mois je me suis adressée à l’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), pour avoir les coordonnées d’un prisonnier politique à parrainer. J’avais  appris que cette association a lancé une  campagne internationale de parrainage des prisonniers politiques et syndicaux au Maroc. Le parrainage d’un jeune sahraoui m’a été confié. Je lui ai écrit, tout en ne me faisant pas trop d’illusions : dans les prisons marocaines le courrier n’est pas toujours distribué aux détenus. J’en avais déjà fait l’expérience…J’ai quand même continué à écrire par l’intermédiaire d’un de ses amis, et, heureuse  surprise, je viens de recevoir sa réponse… « nous sommes inébranlable en dépit de la condamnation injuste et les honteuses exactions que nous recevons ici. » Dignité et sérénité face à un régime qui encourage la haine en soutenant une pétition pour demander la peine de mort pour ces prisonniers…

Chaque semaine Ayad Ahram, le responsable de la campagne envoie des informations sur de nouveaux candidats au parrainage, sur les nouveaux prisonniers à parrainer, les circonstances de ces nouvelles arrestations et le numéro d’écrou de chacun. Triste lecture que je conseille à ceux qui nient l’existence de prisonniers politiques…

Actuellement, dans 21 geôles marocaines sont écroués 190 prisonniers politiques à parrainer, en grande partie des jeunes du Mouvement du 20 février. Ce chiffre ne représente pas la totalité des prisonniers politiques au Maroc.

Et vous affirmez qu’ “il n’y a pas de prisonnier politique au Maroc, et pas un seul jeune du Mouvement du 20 février” ! Ignorance inimaginable pour une personnalité de votre importance ou énorme mensonge d’un ancien professeur ? Vous pensez vraiment que le monde ne commence pas à être au courant ?

Pour vous, la torture dans les prisons est une vieille histoire d’il y a 20 ou 30 ans,  aujourd’hui inexistante ! Tout au plus une petite gifle pour maintenir la discipline…  « Maintenant c’est fini.  Nos services et nos ministères disent que c’est fini » S’ils le disent …

Vous ignorez vraiment que la plupart des aveux sont signés sous la torture ? Et que ces aveux servent de base aux inculpations ? Et que donc  vos prisons sont en grande partie peuplées d’innocents ? Ces ignobles méthodes musclées ont été largement décrites lors du procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik. Hassan, le jeune sahraoui que je parraine, a « gagné » de cette façon ses 30 années d’incarcération, 30 années jeunesse perdue…

Monsieur le chef du gouvernement, je vous fais part de ma profonde  indignation. Je ne suis pas Marocaine, mais en tant que  citoyenne du monde, la légèreté de vos propos auto-satisfaits devant la souffrance de la jeunesse marocaine me fait mal autant qu’aux citoyens marocains…

Marie-José Fressard

Présidente de Solidarité Maroc 05

Marraine d’un jeune sahraoui

Solidaire de la campagne de parrainage de l’ASDHOM

17, Rue J. Eymar

05000 GAP  FRANCE

Gap, le 6 mars 2013

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Action de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) en faveur des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik, condamnés le 17 février 2013 par le tribunal militaire de Rabat. Lettre à adresser au Chef de l’État marocain pour l’interpeller

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Hayat Berrada Bousta, membre de l’ASDHOM et du Forum Marocain Vérité et Justice (FMVJ), s’est rendue à Casablanca et a tenté de rendre visite à son filleul, Younes Belkhdim, le poète du mouvement 20-Février, incarcéré depuis presque un an à la prison Oukacha.

Elle n’a pas pu le voir, mais elle a rencontré son avocat Me Said Benhammani. Voici le compte-rendu qu’elle a fait à l’ASDHOM:

RENCONTRE AVEC MAITRE  SAID BENHAMMANI, AVOCAT DE YOUNES BENKHDIM

Casablanca, le 22 février 2013

1-     MA DEMANDE POUR VISITER YOUNES EN PRISON.

–          Me Benhammani m’a informée que le comité régional de surveillance des prisons,  composé du directeur de prison, du procureur du roi, du gouverneur de région et entre autres de l’AMDH a suspendu la possibilité de demander l’autorisation du ministère de la justice d’une visite aux prisonniers.

–          Proposition : demander un courrier de l’ASDHOM, spécifiant mon nom…pour que Me Benhammani puisse présenter cette demande de visite au procureur du roi.

2-     RAPPEL DE L’HISTORIQUE DE LA DÉTENTION DE YOUNES :

  • Arrestation et inculpation :

–          Arrêté le 29 mars 2012 dans une manifestation de soutien à Elhaqued, il a été torturé à l’extérieur et à l’intérieur du commissariat. Il a été présenté devant le procureur du roi le 1er avril 2012. Une demande d’expertise médicale a été faite à l’hôpital Hay hassani d’Aïn Sebbaa. Celle –ci a conclu : « traumatismes de la main droite avec douleurs et oedémes ».

–          Le jugement en première instance a eu lieu le 18 mai 2013 sous 3 actes d’inculpation :

1-     Participation à un attroupement armé, dispersé par la police.

2-     Utilisation de la violence contre les forces de l’ordre dans le cadre de leurs fonctions avec blessures des forces de l’ordre

3-     Détérioration des établissements publics.

Younes Benkhdim écopera de 2 ans de prison ferme et le jugement en appel  du 13 juillet 2012 réduira sa peine à 1 an de prison ferme.

  • Conditions d’emprisonnement :

–          Les détenus politiques étaient, au début, entassés avec les prisonniers de droit commun. Actuellement, ces conditions ont été améliorées mais Younes, étudiant en 1ère année de littérature n’a pas pu suivre ses études car le délégué général des prisons, Mr Benhachem  ne lui a pas accordé cette autorisation.

–          Younes s’impose auprès de ses gardiens. Il a entamé plusieurs grèves de la faim : la première de 3 jours, la seconde d’une semaine et la troisième de 30 jours avec 3 jours de grève de la soif.

Younes Benkhdim connaît actuellement une situation normale en attente de sa libération prévue entre le 27 et 29 mars 2013.

Hayat Berrada-Bousta

Et voici la lettre que Younes Belkhdim a publiée comme un cri contre les propos tenus par M. Benkirane, chef du gouvernement marocain sur l’inexistence de prisonnier politique du 20-Février:

3 MARS 2013 : YOUNES BELKHDIM, MILITANT DU MOUVEMENT DU 20 FÉVRIER, SURNOMME LE POÈTE DU PEUPLE, INCARCÉRÉ A LA PRISON D’OUKACHA A CASABLANCA INTERPELLE LE 1ER MINISTRE,  A. BENKIRANE ET  LE MINISTRE DE LA JUSTICE, M. RAMID.

« Depuis les  geôles de la résistance et du défi, derrière les barreaux rouillés, je lance mon cri en réaction à la déclaration du premier ministre du gouvernement,  et  à celle du ministre de l’injustice et de  l’esclavagisme sur l’absence de prisonniers des mouvements de protestation au Maroc.

Je déclare ceci :
« Si vous n’avez  aucune honte, dites et faites ce que bon vous semble »

Vous massacrez les manifestations pacifistes, vous menacez les militants, vous arrêtez, vous fabriquez de toutes pièces des accusations, vous emprisonnez le socle de la jeunesse qui aime son pays et, avec toute « arrogance », vous niez l’existence des détenus d’opinions dans cette patrie violée.

Les raisons qui m’ont poussé à lancer ce cri, c’est l’utilisation haineuse de la presse maghzanienne mercenaire dans l’affaire des militants Rochdi AL3awla et Aïman Alhaddad, deux militants parmi  les plus dynamiques et les plus intègres à l’échelle de la nation.
Vous ne disposez pas d’assez de courage pour les accuser des « vrais délits »qui consistent en la lutte pour la dignité, la liberté, et pour les droits humains universels. C’est de cette manière que vous utilisez les parasites que vous infiltrez pour semer le doute et la discorde entre les militants.
Ô premier ministre du gouvernement quasi inexistant, ô ministre de l’injustice et de l’esclavagisme, sachez que nous connaissons ces pratiques indignes et haineuses, notre lutte continue, ni la mort ni la prison ne nous feront y  renoncer.

Notre culture populaire marocaine dit « l’homme meurt pour sa terre ou pour ses enfants ».

Réprimez, enlevez, torturez, tuez, fabriquez des dossiers d’inculpations selon ce que votre conscience  vous suggère.

Tant qu’existent l’exploitation et l’injustice sur cette terre résistante, il y aura toujours des voix qui se soulèveront pour réclamer la liberté…

Et si le désespoir et l’anéantissement peuvent  nous atteindre, les souffrances des opprimés  et le sang des martyres nous aiguillonnent pour nous réveiller, allument en nous le feu éternel de la libération…et nous forcent à soulever ce flambeau tout haut pour illuminer le chemin des opprimés pour nous  libérer des chaines de l’esclavagisme. » Younes belkhdim

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Rapport sur le Maroc de M. Juan E. Méndez, rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants, après sa visite du 15 au 22 septembre 2012. Ce rapport a été présenté le 4 mars à la 22ème session du Conseil des droits de l’Homme de Genève. Vous trouverez ce rapport à la rubrique « Instruments et rapports » dans la catégorie ASDHOM en page d’accueil.

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Lettre de Gilles Deloustal, parrain de Hassan Abdellah, prisonnier sahraoui incarcéré à la prison de Benslimane, pour interpeller les autorités marocaines (cliquer ici pour télécharger la lettre)

13 mars 2013

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Hayat Berrada Bousta, marraine de Younes Belkhdim du groupe 20-Février de Casablanca saisie son avocat pour lui faire part de sa situation médicale

Bonjour Maître,

J’ai reçu ce matin très tôt une communication de Younes Belkhdim qui se plaint de ne pas être pris en charge au niveau médical. Il m’en a fait part:

– Il y a 15 jours, il avait de la température et était très fatigué mais on ne lui a donné un sirop que 8 jours après ses premiers symptômes.

– Hier, samedi,il s’est blessé en tombant et dit souffrir toujours de cette blessure alors qu’il avait demandé que l’on puisse le soulager.

– Il se sent très isolé depuis longtemps.

Nous avons pu nous entretenir pendant près d’une heure et il semble déprimé et souffrir de solitude même s’il reste accroché à ses principes.

Maître,

Merci de me donner de ses nouvelles quand vous le rencontrerez et, je l’espère, pourrez intervenir auprès de l’administration de la prison pour qu’on lui donne des médicaments nécessaires contre ses douleurs.

Cordialement

Hayat Berrada-Bousta

France, le 17 mars 2013

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Médecins Sans Frontières (MSF) a décidé de quitter le Maroc pour protester contre la situation faite aux migrants subsahariens.

(Cliquer ici pour télécharger le rapport présenté sur le sujet au mois de mars 2013)

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Gilles Deloustal parraine tout le groupe des prisonniers politiques de l’UNEM à Meknès et interpelle les autorités marocaines sur leur situation carcérale.

Pour rappel, Gilles Deloustal parraine aussi le prisonnier sahraoui Hassan Abdellah qui est incarcéré à la prison de Benslimane (voir plus haut).

(Cliquer ici pour télécharger sa lettre adressée le 20 mars 2013)

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L’ATMF-Rennes (35) parraine le détenu sahraoui Mohamed El-Basraoui, incarcéré à la prison d’Aït Melloul.

Voici la lettre qui lui a été adressée à cet effet: Cliquer ici

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Naâma Asfari, l’un des 25 Sahraouis condamné à 30 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Rabat, écrit sur la recherche de la vérité et de la justice.

Cliquer ici pour télécharger son texte. Attention: au début de  la page 5 il faut lire « Instance Équité et Réconciliation IER » et non « Forum de Vérité et d’Équité »

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Plusieurs organisations dont l’ASDHOM ont signé, le 25 mars 2013, une lettre-plaidoyer pour l’adresser aux institutions et personnalités diplomatiques au sujet du procès de Gdeim Izik.

 

Cliquer ici pour télécharger la lettre

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L’ASDHOM participe à la semaine internationale de soutien aux prisonniers politiques à travers le monde (du 17 au 24 avril). Cliquer ici pour télécharger l’affiche et le programme

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M. Gilles Deloustal, parrain du groupe de l’UNEM, détenu à la prison Toulal2 de Meknès, interpelle les autorités marocaines sur sa situation carcérale après sa grève de la faim. Cliquer ici

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HRW interpelle François Hollande à l’occasion de sa visite au Maroc les 3 et 4 avril 2013. Cliquer ici

Rapport de HRW sur le procès de Gdeim Izik devant le tribunal militaire de Rabat. Cliquer ici

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L’ASDHOM, l’AFASPA et le CORELSO interpellent François Hollande sur la situation des droits de l’Homme au Maroc à l’occasion de sa visite. Cliquer ici

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Communiqué du Comité de soutien aux prisonniers politiques au Maroc diffusé en France et portant sur les grèves de la faim à Meknès, Fès, Taza, etc. Cliquer ici

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Souad Guennoun, membre d’ATTAC-Maroc écrit sur le procès des deux coordinateurs du mouvement des victimes des microcrédits de la région d’Ouarzazate. Cliquer ici

Pour soutenir ces deux coordinateurs, vous pouvez interpeller les autorités marocaines en envoyant la lettre: Cliquer ici

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Notre marraine suisse, l’infatigable Isabelle Maurer, continue d’écrire à son filleul, Mohamed Bani du groupe Gdeim Izik incarcéré à Salé 1. Elle tente même de lui traduire sa lettre à l’arabe: Cliquer ici

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L’ASDHOM participe à la Semaine Internationale du Soutien aux prisonniers politiques dans le monde. Elle se rendra au Parlement européen le 17 avril pour participer à la conférence-débat aux côtés d’Amnesty International et la FIDH sur les prisonniers politiques: Cliquer ici

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Gilles Deloustal, le parrain des militants étudiants de l’UNEM, interpelle les autorités marocaines sur la situation carcérale des groupes de Meknès et de Fès qui sont en grève de la faim: Cliquer ici

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HRW écrit à Ban Ki-Moon à propos de l’extension de la mission de la Minurso à l’observation des droits de l’Homme dans la région: Cliquer ici

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Gilles Deloustal interpelle de nouveau les autorités marocaines sur la grève de la faim que mènent les groupes de l’UNEM à Meknès et à Fès: Cliquer ici pour Meknès et là pour Fès

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25 avril 2013: Après les autorités marocaines, Gilles Deloustal, parrain des prisonniers politiques de l’UNEM grévistes de la faim à Meknès et Fès, interpelle le président de la République française et son ministre des Affaires étrangères. Cliquer ici pour télécharger la lettre

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30 avril 2013: L’association MAROC SOLIDARITÉS CITOYENNES  de Grenoble se solidarise avec les prisonniers politiques en mettant en place une pétition. Voir ci-dessous.

Chers amis bonjour

Malheureusement, les informations que nous recevons du Maroc, par l’intermédiaire des organisations marocaines pour les droits humains, se recoupent pour témoigner d’une aggravation de la répression à l’encontre de protestations et de revendications sociales dans de nombreux secteurs d’activité.

Nous vous adressons en attaché, à titre d’illustration de cette réalité, la récente lettre d’information diffusée par l’ASDHOM (Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc). Elle relate que des députés européens ont pris l’initiative d’écrire au Premier Ministre marocain pour lui demander de suspendre cette répression excessive des mouvements sociaux, en particulier celle qui martyrise les étudiants prisonniers en grève de la faim à Fès et à Taza.

Notre association vous propose d’accompagner ces messages des parlementaires européens en signant la pétition en attaché et nous adresserons ces signatures au Premier Ministre Abdelilah Benkirane dès que possible.
A ceux d’entre vous qui seront d’accord avec cette démarche de solidarité, nous demandons de renvoyer le présent message à l’adresse <marocsolcit@gmail.com> en utilisant la commande « transférer » (pour que la pétition reste attachée à votre réponse) en précisant dans le corps du message « je signe cette pétition » avec votre nom et votre lieu de résidence. Nous ferons parvenir toutes ces signatures par courriel à Monsieur Benkirane.
Et nous vous souhaitons un 1er Mai de joie et de solidarité.

Pour l’association « Maroc Solidarités Citoyennes »
Marie-Paule Geney

Cliquer ici pour télécharger la pétition

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Mai 2013: L’ACAT lance une lettre pour interpeller le président français François Hollande sur les relations bilatérales franco-marocaines en lien avec la nécessité du respect des droits de l’Homme au Maroc. Cliquer ici pour télécharger et signer la lettre

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Le député-maire Alain Bocquet s’adresse au ministre des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, à propos des prisonniers politiques, grévistes de la faim au Maroc. Cliquer ici pour télécharger la lettre

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Amnesty International lance une action urgente en faveur des six Sahraouis arrêtés le 9 mai à Laâyoune au Sahara. Cliquer ici pour télécharger la lettre

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Marie-José Fressard écrit à son filleul Hassan Dah pour lui dire son soutien:

Cher Hassan,

Voici ma 5ème lettre. J’attendais un peu le retour de Mme Claude Mangin pour avoir de tes nouvelles. Sans doute est-elle encore au Maroc. A-t-elle pu vous rendre visite et remettre les lettres ?

Je lis dans le point 25 de la campagne de parrainage que le Comité des familles des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik (prison de Salé 1) indique dans son rapport que vous vous sentez délaissés. Comme pour le blog je suis l’actualité de très près, je peux te dire que, sur des sites sur Internet et sur facebook, on parle toujours, même si c’est un peu moins, du procès de Gdeim Izik, et des scandaleux verdicts rendus par un tribunal militaire. Vous n’êtes pas oubliés. Des demandes de libération ou de nouveau procès sont en cours, des pétitions exigent votre libération, malheureusement, tout est très lent. Nous sommes très déçus par le manque de courage de l’ONU, qui a renoncé à inclure la surveillance des droits de l’Homme dans la mission de la MINURSO. Déçus aussi par le lamentable soutien de la France aux autorités marocaines, même pour des actions contraires aux droits de l’Homme, comme le non respect des conventions internationales concernant les conditions de vie des prisonniers politiques, les mauvais traitement et refus de soins de la part de l’administration pénitentiaire. François Hollande reçoit pourtant des lettres de protestations, il est au courant et c’est inadmissible qu’il ne réagisse pas

J’espère que tu ne perds pas courage. Si d’une façon ou d’une autre je peux t’aider (envoi d’argent ou autre) dis-le-moi, je ferai de mon mieux.

J’ai hâte d’avoir de tes nouvelles par Claude Mangin. Je pense beaucoup à toi, et à vous tous.

Tiens bon, cher Hassan, et reçois toute mon amitié et ma solidarité

Marie-Jo

Mardi 28/5/2013

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Isabelle Maurer, la marraine suisse du prisonnier politique sahraoui Mohamed Bani du groupe Gdeim Izik, interpelle les autorités marocaines et le président du CNDH:

Isabelle Maurer

Rue de Bernex 312

1233 Bernex    Suisse

Monsieur Driss El Yazami

Objet : À propos de la santé des prisonniers politiques sahraouis de la prison de Salé 1 (groupe Gdeim Izik)

Monsieur le président du CNDH,

C’est en tant que marraine de l’un des prisonniers sahraouis de la prison de Salé 1 que je vous écris. Très récemment, j’ai reçu de mauvaises nouvelles concernant l’état de santé des 22 Sahraouis détenus dans cette prison, nouvelles issues du Comité des familles des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik (prison de Salé 1).

Après leur procès qui a débouché le 17 février dernier sur des condamnations extrêmement lourdes allant jusqu’à la perpétuité, les prisonniers ont reçu une certaine attention les premiers jours qui ont suivi ce procès. Depuis, le groupe s’estime laissé à l’abandon et tous les membres du groupe souffrent de graves problèmes de santé ; cette situation ne cesse de se détériorer.

Dès lors, je me fais du souci pour mon filleul, le prisonnier Mohamed Bani, ainsi que pour ses 21 camarades.

Ces hommes ont été condamnés à la perpétuité ou à des peines de plusieurs dizaines d’années de réclusion. Leurs familles, qui habitent pour la plupart au Sahara Occidental et ne disposent ni des moyens financiers, ni des libertés pour venir en aide à leur mari, père ou frère qui étaient souvent les principaux soutiens de la famille, sont dans des tourments incessants et désespérants.

En tant que citoyenne suisse, je vous lance un appel afin que la situation des 22 prisonniers sahraouis de Salé 1 change immédiatement, que ces prisonniers politiques bénéficient rapidement de soins médicaux en rapport avec leurs problèmes de santé, et que les conditions de leur détention s’améliorent grandement. Je fais appel à votre humanité et suis persuadée que l’image du Maroc ne pourra qu’être meilleure à l’étranger si vos détenus politiques sont mieux traités.

Monsieur le président, je vous remercie pour votre attention et vous adresse mes respectueuses salutations.

 Bernex, le 1er juin 2013

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Reporters Sans Frontières (RSF) publie un communiqué de presse le 12 juin pour soutenir le citoyen-journaliste, Mohamed Attaoui, militant environnemental à Midelt:

Pour télécharger le communiqué cliquer ici.

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14 juin 2013: Gilles Deloustal, le parrain des cinq prisonniers politiques de l’UNEM, grévistes de la faim à la prison Toulal 2 de Meknès, interpelle son ministre français des Affaires étrangères. Cliquer ici pour télécharger la lettre.

Il interpelle également les autorités marocaines sur le danger qui guète ses filleuls. Cliquer ici pour télécharger la lettre.

Et il en informe l’un de ses filleuls, Soufiane Sghéri: Cliquer ici pour télécharger la lettre.

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Le député français, Alain Bocquet, interpelle Laurent Fabius sur les prisonniers politiques en grève de la faim au Maroc à la demande du Comité de soutien aux prisonniers politiques. Cliquer ici

Et voici la réponse du ministre des Affaires étrangères à Alain Bocquet: Cliquer ici

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Lettre de Claude Mangin, femme de Naâma Asfari, suite aux réponses de Laurent Fabius à quelques députés sur la détention de son mari et de ses camarades du groupe Gdeim Izik:

Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Vous m’avez fait parvenir les réponses que vous a faites Monsieur Fabius (cf PJ) suite aux courriers que vous lui avez envoyés à ma demande à propos du procès du groupe des Prisonniers de Gdeym izik dont mon mari Ennaâma Asfari fait partie et qui a été condamné à 30 ans , les peines de ses camarades allant de 25 ans à perpétuité.
La partie sur le procès m’a particulièrement scandalisée . Elle reprend les éléments de langage de la MAP agence d’information officielle du royaume qui avaient d’ailleurs été repris tels quels par le Monde au lendemain du procès : 2 lignes laconiques qui laissent penser que la peine est normale puisqu’il y a eu 11 morts du côté des forces de sécurité! La mention que le seul recours est le pourvoi en cassation est un nouveau scandale car ce n’est pas cela qui va régler le problème, l’Appel aurait été un vrai recours mais il n’existe pas devant le tribunal militaire illégal je le rappelle , tribunal qui a été annulé par la constitution de 2011 et qui de toute façon ne peut s’appliquer à des civils .
La lettre de la Plateforme de Solidarité avec le Peuple Sahraoui ( cf PJ) apporte d’autres éléments. et vous comprenez que le seul combat est politique pour obtenir leur libération immédiate comme le réclame l’ACAT , dans son action du mois en mai 2013(cf PJ)
Je vous remercie de vos efforts et je compte sur vous pour continuer d’interpeler le gouvernement sur cette question de droits de l’homme .
Je crains que maintenant que le verdict est prononcé on les oublie dans leurs cellules où ils sont indûment depuis novembre 2010 ce qui est déjà trop pour des innocents et qui ont subi les tortures que l’on sait.
La création d’un groupe d’étude sera fort utile et le lieu adéquat pour faire avancer la question et trouver les voies et moyens politiques de faire cesser ce scandale.
De notre côté nous préparons des actions d’envergure avec des partenariat larges des membres de la société civile française et internationale pour obtenir leur libération dont nous manquerons pas de vous informer et de vous y associer.
Je vous remercie de votre attention et je vous prie de croire, Mesdames et Messieurs à l’expression de mes sentiments distingués.
Claude MANGIN épouse ASFARI
Membre de l’AARASD et du CORELSO
PS , je vous informe que mon père est actuellement en visite à la prison de Salé pour rendre visite à son gendre et qu’ il a rencontré les responsables de l’AMDH et que moi même je m’y rends une nouvelle fois la semaine prochaine .
Claude MANGIN
36 rue Barbès
94200 IVRY/SEINE
01 49 60 62 39
06 81 32 48 55
claudemangin@yahoo.fr
Voici la réponse de Laurent Fabius au député Blandin: Cliquer ici et une autre faite à Chantal Bourvic: Cliquer ici
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Marie-José Fressard,présidente de Solidarité Maroc 05, interpelle les autorités marocaines sur la situation dramatique des grévistes de la faim à Meknès:
Gap, le 1er juillet 2013

A Messieurs

Le ministre de la Justice du Maroc

Le ministre de l’Intérieur du Maroc

Le ministre des Affaires Extérieures de France

Le président du CNDH

Le président de l’Asdhom

L’ambassadeur du Maroc en France

Objet

Situation alarmante des détenus politiques en grève de la faim dans les prisons de Toulal à Meknès, Ain Kadous à Fès et Taza

Messieurs,

Au Maroc il n’y a plus de prisonniers politiques et la torture, c’était il y a 30 ans, a affirmé le chef du gouvernement sur Tele5Monde

Nous sommes pourtant obligés de constater, année après année, la banalisation et l’aggravation des violations des droits de l’Homme. Cette affirmation de M. Benkirane est pur mensonge, en particulier depuis que la jeunesse marocaine, à travers le Mouvement du 20 février et l’Union des Etudiants du Maroc, réclame la justice, la liberté, la dignité… en un mot la démocratie, « crime » que le Maroc, qui ne cesse de s’autoproclamer exemplaire dans la défense des droits de l’Homme, ne devrait pas sanctionner par la prison et l’horreur de la torture !

Comme il serait mal vu d’emprisonner officiellement pour soif de démocratie ces militants qui souhaitent par dessus tout vivre dans un État de droit, il est d’usage dans ce beau pays d’obtenir par la torture des aveux, prétextes à accusations diverses comme troubles à l’ordre public, entrave à la circulation, atteinte au sacré… voire tentative d’homicide…

Ainsi actuellement, plusieurs centaines de prisonniers d’opinion, militants de droits de l’Homme et syndicalistes souffrent de torture et autres traitements dégradants dans les geôles marocaines où les conventions internationales ne sont pas respectées.

Cinq prisonniers politiques militants de l’UNEM, arrêtés en décembre 2012 et depuis, incarcérés sans jugement, risquent de mourir à la prison Toulal 2 de Meknès. Hassan Koukou, Soufiane Sghéri, Mounir Aït Khafou, Mohamed Eloualki et Hassan Ahmouch ont entamé leur troisième mois de grève de la faim dans des conditions de santé déplorables : perte de poids, vomissements, évanouissements, tension anormale, hémorragies. N’obtenant aucun changement, ils refusent aussi de s’alimenter en eau et en sucre… Le 2 juin trois d’entre eux ont été transférés d’urgence à l’hôpital Mohamed V à Meknès où ils ont subi des mauvais traitements pendant 5 jours… menottés, alors qu’ils sont incapables de bouger.

Leurs revendications portent d’abord sur l’amélioration de leurs conditions de détention conformément aux conventions internationales que le Maroc a signées, ainsi que sur la reconnaissance de leur statut de prisonnier politique qui accorde l’accès aux soins et aux visites, l’arrêt des mises au cachot, l’arrêt des insultes et des agressions de la part des gardiens et des prisonniers de droit commun dont ils sont régulièrement victimes. Et bien sûr, la libération.

Il est urgent d’accéder à ces demandes légitimes avant qu’il ne soit trop tard… leur libération sera la seule manière de réparer l’injustice dont ils sont victimes

Deux autres prisonniers détenus à Taza, Abdessamad AL HAYDOUR dont c’est la deuxième longue grève, et Tarik AL HAMANI également très affaiblis, ont suspendu leur grève de la faim à Fès, grâce à l’intervention CRDH auprès de l’administration pénitentiaire qui a également permis la libération provisoire de trois étudiants accusés d’atteinte à l’ordre public

Vous avez déjà été interpelés par des députés français, des militants de droits de l’Homme, des parrains de prisonniers politiques, inquiets de cette situation. Vous êtes au courant de la situation des droits de l’Homme au Maroc, vous savez que celle que rapporte la presse aux ordres de la monarchie est mensongère…Obtenir la libération de ces victimes devrait être pour vous une question d’honneur et d’humanité.

La France affirme son attachement au plein respect des droits de l’Homme partout dans le monde, et continue à cautionner la politique répressive de la monarchie chérifienne, véritable insulte pour ses citoyens qui souhaitent que le ministre des affaires étrangères révise sa position et contribue à la libération de ces hommes afin qu’ils retrouvent santé et vie normale, s’il est encore temps

Je vous prie de croire, Messieurs, en ma considération.

Marie-José Fressard

Présidente de Solidarité Maroc 05

Marraine de Hassan, prisonnier politique sahraoui de 26 ans,

journaliste, militant de droits de l’Homme

condamné à 30 ans de prison

Solidarité Maroc 05

Adresse : E’changeons le Monde

17, Rue J. Eymar 05000 GAP

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Gilles Deloustal, parrain des prisonniers politiques de l’UNEM, interpelle le ministre des Affaires étrangères:

Monsieur le Ministre,

À la prison Toulal 2 de Meknès, Hassan Koukou, Soufiane Sghéri, Mounir Aït Khafou, Mohamed Eloualki et Hassan Ahmouch, tous militants de l’UNEM sont en grève de la faim depuis le 11 mars 2013 et entament leur 3° mois
dans des conditions de santé déplorables. Perte de poids, vomissements, évanouissements, tension anormale, hémorragies sont le lot quotidien de ces militants de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM), arrêtés en
décembre 2012 et incarcérés depuis, sans jugement.
Les familles des prisonniers politiques de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc (UNEM) se sont données rendez-vous le 23 juin, devant le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) à Rabat pour crier leur colère et réclamer la libération immédiate des leurs. Elles ont fait le déplacement de Fès, Meknès, Taza et d’Agadir et elles étaient soutenues dans leur sit-in par les militants de l’UNEM, de l’ANDCM (Diplômés chômeurs) et de l’AMDH. Sur les pancartes, on lisait leurs revendications et surtout le rappel du nombre de jours (105 jours) de la grève de la faim et de la soif que mènent les cinq détenus de Meknès depuis le 3 mars 2013. L’accès à ces revendications et à leur libération en passant par l’amélioration de leurs conditions de détention devient plus qu’une priorité. Le danger de mort les guète à tout instant et il faut que les autorités marocaines fassent quelque chose avant qu’il ne soit trop tard.
Hassan Koukou, l’un des cinq grévistes de la faim et de la soif est hospitalisé d’urgence depuis le 17 juin. Son état de santé s’est complètement détérioré. Il devient urgent de sauver la vie des grévistes de la faim. Les familles lancent un appel pour leur venir en aide.
Il est du devoir de la France de faire pression sur l’État marocain en vue d’accepter leurs revendications pour que cesse leur mise en danger et, sinon libérer le groupe, du moins le rejuger devant une juridiction civile en lui garantissant les normes d’un procès équitable
Croyez à mon soutien de ces prisonniers

Gilles Deloustal
25 juin 2013

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Une délégation de parrains et marraines de prisonniers politiques sahraouis, conduite par Claude Mangin, se rend du 8 et 20 juillet 2013 dans les prisons du sud du Maroc et au Sahara pour remettre des lettres de soutien aux filleuls. Voici la liste des 33 prisonniers politiques sahraouis concernés par cette visite: Cliquer ici pour voir la liste

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