Le tribunal militaire de Rabat n’a que faire des règles élémentaires de la justice !
Aujourd’hui, vendredi 13 janvier, devait s’ouvrir en principe le procès des 23 Sahraouis, arrêtés dans le cadre de l’affaire du campement Gdim Ezzik. Ce campement, érigé à quelques kilomètres de Layoune au Sahara pour protester contre les conditions de vie des Sahraouis, a été démantelé violemment en novembre 2010 par les forces de l’ordre marocaines. Le tribunal militaire de Rabat qui instruit le dossier a décidé de reporter le procès et a informé les avocats de la défense de sa décision sans leur notifier pour autant les raisons et sans leur indiquer la nouvelle date. Plusieurs représentants de la presse internationale ainsi que des observateurs internationaux et des défenseurs des droits de l’Homme, venus observer et couvrir le procès, ont compris qu’ils n’étaient pas les bienvenus et ont saisi le message qu’adressent les autorités marocaines à l’opinion publique.
Parmi les 23 prévenus, tous des civils, se trouvent des défenseurs des droits de l’Homme, connus pour leurs opinions sur la conflit au Sahara, et des portes parole des familles du campement Gdim Ezzik qui ont participé aux négociations avec l’ex-ministre de l’Intérieur marocain et ses représentants dans la région. Ce groupe a déjà passé plus de 14 mois en détention préventive à Salé dans l’attente de son procès et a entrepris une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention et réclamer sa libération.
L’ASDHOM considère que ce groupe a droit au respect et à un procès juste et équitable devant une juridiction civile. Elle demande aux autorités marocaines de dessaisir au plus vite le tribunal militaire et de procéder, sinon à la libération du groupe, du moins à sa comparution immédiate devant un tribunal civil. Maintenir des citoyens en état d’arrestation pendant une si longue durée sans procès est un déni de droit. Cela est tout à fait contraire au discours que tient le Maroc en matière de respect des droits de l’Homme.
Paris, le 13 janvier 2012
Bureau exécutif de l’ASDHOM
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !