Maroc : la liberté d’expression bâillonnée
Communiqué
Le Maroc connait une intensification sans précédent de la répression contre celles et ceux qui expriment des opinions critiques contre le régime.
Depuis la répression du Hirak dans le Rif en 2017, qui s’est traduite par des condamnations très lourdes, allant d’un an à vingt ans de prison ferme, des atteintes inédites à la liberté d’expression frappent de plein fouet toute personne qui exprime des opinions sans violence.
Les dernières en date sont les condamnations récentes de Rida BENOTMANE, Docteur d’État en droit et membre de l’Association Marocaine des Droits Humains et Mohamed ZIANE ex-bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’Homme entre 1995 et 1996.
Rida BENOTMANE a été arrêté le 9 septembre 2022 et condamné le 9 novembre 2022 à une peine de 3 ans de prison ferme assortie d’une amende de 20000 dirhams.
D’après Amnesty International qui suit son dossier de près : « Le seul ” crime ” qu’ait commis Rida Benotmane a été d’exprimer des griefs légitimes contre les autorités dans quelques publications et vidéos sur les réseaux sociaux ».
On rappelle que Rida BENOTMANE a déjà passé quatre années d’emprisonnement de 2007 à 2011pour avoir dénoncé la torture pratiquée dans un centre de détention secret.
Mohamed ZIANE, âgé de près de 80 ans, a été arrêté et transféré à la prison El Arjat de Salé le 21 novembre 2022 après confirmation par la Cour d’appel de Rabat d’une peine de trois ans de réclusion ferme à son encontre.
Ce sont une vingtaine de policiers en civil qui l’ont arrêté dans son bureau à Rabat sans présenter de décision judicaire, ce qui constitue une violation de la procédure pénale et de la Constitution.
Depuis que le régime a « assassiné » les médias indépendants et après avoir condamné des journalistes célèbres (Taoufik BOUACHRINE, Soulaiman RAISSOUNI, Omar RADI), il s’attaque aux réseaux sociaux, derniers espaces d’expression, pour faire taire toute voix critique : ce sont plusieurs dizaines de militants des droits humains, d’activistes et bloggeurs qui sont derrière les barreaux avec des condamnations très lourdes.
Ce qui est grave, c’est que le Maroc fait fi des avis et rapports du Groupe de travail émanant du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce dernier a rendu un avis le 6 avril 2022 qui considère que la privation de liberté de Soulaimane Raissouni est arbitraire. Trois ans auparavant, la même instance a rendu le même avis concernant la privation de liberté de Taoufik BOUACHRINE.
Le Maroc a été condamné en octobre 2022 pour tortures par le Comité contre la torture de l’ONU. Il s’agit de l’affaire du maroco-allemand Mohamed Hajib.
Le comité France de soutien à l’historien Maâti Monjib et à tous les détenus politiques et d’opinion au Maroc suit de près la situation des droits humains au Maroc qui ne cesse de se dégrader et s’inquiète de l’intensité de la répression qui s’accroît de façon exponentielle.
Le comité France de soutien demande que la Maroc respecte les pactes et chartes internationaux qu’il a signés et particulièrement le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Le comité France de soutien demande la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion.
Paris, 29/11/2022
Comité France de soutien à l’historien Maâti Monjib et
à tous les détenus politiques et d’opinion au Maroc
Contact : soutienma…@gmail.com
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !