Communiqué du C.A. du 15 juin 2023

Le bureau de l’ASDHOM, réuni le 15 juin 2023, aborde la disparition d’Elhaj Abdelkader, figure de la résistance nationale, et la situation préoccupante des droits humains au Maroc. Malgré les nombreuses recommandations du Conseil onusien des droits humains, les atteintes aux libertés et droits des détenus journalistes et d’opinion persistent. Le bureau dénonce la dégradation de la santé de Taoufik Bouachrine, le harcèlement d’Omar Radi, les entraves à la liberté d’expression de Soulaiman Raissouni, les persécutions de Maâti Mounjib, Mohamed Ziyane, Saida Al-Alami, Mohamed Araab Baasou, et les diffamations contre les familles Raissouni, Bouachrine, Radi.

Le bureau de l’ASDHOM s’est réuni en session ordinaire le jeudi 15 juin 2023
dans un contexte marqué par la disparition d’Elhaj Abdelkader, un homme intègre et de valeurs, issu de la résistance nationale, et père du martyr Abdellatif ZEROUAL, mort sous la torture, et dont la disparition de son corps à ce jour nous interpelle pour exiger toute la vérité sur les disparitions forcées et pour poursuivre la lutte contre l’impunité.

Le bureau s’est penché également sur la situation inquiétante des droits humains au Maroc ces dernières semaines. En témoignent le nombre de recommandations du Conseil onusien des droits humains qui est passé de 13 en 2008 à 150 en
2012 pour atteindre 306 recommandations dans son rapport périodique universel présenté en novembre dernier.
Malgré ce constat, les atteintes aux libertés et aux droits élémentaires des détenus journalistes et d’opinion se sont multipliées. « L’Instance Nationale de Soutien aux Prisonniers d’opinion et aux victimes des Violations de la Liberté
d’Expression au Maroc » atteste récemment de nombreux cas de l’acharnement démentiel de l’Etat sur les détenus.


La dégradation de l’état de santé du journaliste Taoufik Bouachrine, condamné à 15 ans de prison ferme. Condamnation que l’ONU a reconnue comme arbitraire. Les autorités pénitentiaires persistent à l’humilier en l’obligeant à se
rendre aux visites médicales, menottés et en tenue de prisonnier. À cela s’ajoutent les convocations répétées de son épouse, Asmae Moussaoui, par la Brigade nationale de la police judiciaire de Rabat et la confiscation de son passeport afin de l’empêcher d’assister à des manifestations de défense des droits humains en soutien à son époux à l’étranger.

  • Le harcèlement constant du journaliste Omar Radi à l’intérieur de la prison, menacé de privation de téléphone avec ses parents. Ses écrits ont été confisqués et il a été empêché d’écrire.
  • L’absence de réponse des autorités marocaines au rapporteur de l’ONU sur la détention arbitraire, qui a recommandé la libération du journaliste Soulaiman Raissouni et son indemnisation des années d’emprisonnement, en tant que prisonnier d’opinion. En contrepartie, l’administration pénitentiaire a confisqué son projet de roman et l’empêche de le rédiger. Son dossier auprès de la Cour de cassation n’a cessé de subir du retard. Sa première session aura lieu ce 24 juin 2023.
  • Poursuite du harcèlement de l’historien Maâti Mounjib : Alors qu’il était en prison, il a été condamné par contumace à un an de prison sans que, ni lui, ni son avocat ne soient informés. Son compte bancaire et tous ses biens sont gelés. Il
    est interdit sans jugement de voyager à l’étranger et suspendu de son travail de professeur d’université.
  • Empêcher le bâtonnier Mohamed Ziyane de communiquer avec son avocat au motif que ce dernier a refusé de divulguer le motif de sa visite, ce qui est contraire à tous les principes et fondements juridiques entre un avocat et son
    client.
  • Déjà condamnée à 3 ans de prison pour ses opinions, la bloggeuse Saida Al-Alami a été condamnée dans un 2ème procès à deux ans ferme, pour avoir affirmé devant les tribunaux son droit à s’exprimer.
  • Les nombreuses irrégularités qui ont entaché la procédure qui a frappé le Dr Mohamed Araab Baasou depuis son arrestation, en passant par les mesures de sa garde à vue et de sa détention préventive ainsi que sa poursuite dans le cadre de la loi sur la traite des êtres humains, et se terminant par son procès où il a écopé d’une peine injuste d’un an de prison ferme ,d’une amende de 5 000 dirhams et de 60 000 dirhams à titre de dédommagement, et ce, malgré l’abandon par le tribunal de l’accusation « traite d’êtres humains ».
  • L’utilisation répétée des sites proches des services sécuritaires pour diffamer, dénigrer et salir les familles Raissouni, Bouachrine, Radi…



    Le bureau de l’ASDHOM :

  • Dénonce avec force ces exactions et brimades dont sont victimes les prisonniers politiques et d’opinion ainsi que leurs familles
  • Félicite chaleureusement le militant Noureddine Alouaje et tous ses proches, pour sa libération ainsi que le syndicaliste Smail Amrar
  • Exige la libération de tous les détenus politiques, prisonniers d’opinion et le respect de la liberté d’expression dans le cadre des normes internationales et les conventions signées et ratifiées par le Maroc
  • Vous appelle à participer à la Conférence co-organisée avec les Comités d’Europe pour la Libération des détenus politiques et d’opinion
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