Allocution du 20 janvier 2023

l’ASDHOM exprime ses vœux pour la nouvelle année 2023 et appelle à la reconnaissance de toutes les composantes de l’identité marocaine. l’ASDHOM souligne les violations des droits humains au Maroc, mentionne des affaires de corruption impliquant des personnalités européennes et annonce des actions, dont une campagne de sensibilisation et une pétition, pour la libération des détenus d’opinion et la fin de l’État sécuritaire.

CherEs amiEs, cherEs camarades,

L’ASDHOM vous présente ses meilleurs vœux pour la nouvelle année 2023, et
par la même occasion 2973, l’année amazigh avec une revendication juste jusqu’à
la reconnaissance entière de l’identité marocaine avec toutes ses composantes.
L’ASDHOM vous remercie d’avoir accepté notre invitation afin de partager ce
moment de convivialité pour que la nouvelle année marque la fin de l’Etat
sécuritaire et la libération de tous les prisonniers d’opinion, des activistes de
mouvements sociaux et des journalistes.
Nous avons assisté durant l’année écoulée à une escalade des violations des droits
humains. Rien de nouveau depuis longtemps où l’État au Maroc s’est
complétement soustrait à ses engagements internationaux, ignorant
recommandations et rapports notamment du conseil onusien des droits de
l’Homme. La dernière recommandation en date est celle qui demande à l’Etat la
libération du journaliste Souleiman Raissouni. Il est encore fréquent que les
détenus déclarent avoir été torturé et avoir subi des traitements dégradants, lors
des interrogatoires. On meurt même dans les commissariats (le cas Yassine
Chabli). Il est à souligner le nombre croissant des exilés et des prisonniers
politiques, pour des chefs d’inculpation fallacieuses.

L’impunité et les procès fallacieux demeurent la règle, et nous sommes loin de
constater la volonté politique de l’Etat pour régler le dossier des disparus.
Dès l’éclatement du Qatargate à la mi-décembre 2022, qui fait état d’un système
de corruption au sein du Parlement Européen, le Morrocogate a éclaté dont le
pivot des deux affaires est l’ex-député Pier Antonio Panzeri, qui avait pour
mission de saper toutes initiatives déplaisant au Maroc, sur la question des
Droits humains ou à propos du Sahara occidental.
Ana Gomes, une ex-députée socialiste européenne disait « …si ça implique
Monsieur Panzeri, ce n’est pas seulement le Qatar, c’est le Maroc. Ça va venir
au Maroc, c’est clair. »
Et voilà que ce 19 janvier 2023 va s’ajouter au registre des condamnations du
Maroc sur la question des DDH. Il a fallu plus de 25 et une affaire de soupçons
de corruption pour qu’un texte soit voté massivement rappelant à l’Etat marocain
ses engagements internationaux.
Cette résolution est d’un grand soutien, un appui solide pour le mouvement des
DDH au Maroc.

L’ASDHOM, avec d’autres partenaires et à l’invitation de la députée MC Vergiat,
a déjà fait part de ses doléancesrestées sans suite en matière des violations graves
des droits humains. Aujourd’hui nous avons un avant-goût d’explication de la
surdité qui frappait les instances européennes à travers ce système de corruption.
Mais, c’est sans compter sur notre ténacité et notre persévérance, et, le travail
collectif au sein des partenariats.
Si la Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains est devenue
la structure adéquate pour rapprocher et soutenir mutuellement nos combats
maghrébins, la Coordination tripartite AMDH-ASDHOM s’est renforcée avec le
nouveau Centre des Droits de l’Homme en Amérique du Nord. Cette coordination,
fruit d’un long travail, œuvre à installer un Comité International pour la Libération
des Prisonniers Politiques au Maroc.

Et dans l’immédiat, nous lançons une campagne de sensibilisation autour de la
détention arbitraire au Maroc ce 20 janvier, conjointement par les 3 associations.
Nous avons à mener les actions suivantes:

  • Une pétition demandant la libération des détenus d’opinion, des militants activistes pour des droits légitimes, et, des journalistes injustement emprisonnés, à adresser au cabinet royal, à la primature, à l’autorité judiciaire, et aux ministres de l’Intérieur et de la Justice.
  • Nous lançons un appel à faire circuler un hashtag pour la libération des détenus…le 24 janvier journée du détenu politique.
  • Une conférence au parlement français, européen et dans nos pays de résidence USA, Canada, Maroc et en France.
  • L’organisation d’un meeting international à distance avec les familles des détenus, les anciens prisonniers, les organisations internationales et nationales solidaires.
  • Bien entendu, nous restons ouverts à toutes autres propositions avec nos partenaires.


L’ASDHOM a pris part également à beaucoup d’initiatives ou alors elle est
précurseur, notamment au comité pour la libération des détenus, créé d’abord
autour de l’historien Mâati Mounjib, puis élargi à tous les détenus politiques,
d’opinion, des activistes de mouvements sociaux et des journalistes incarcérés.
Nous saluonsfortement, aujourd’hui, la détermination du mouvement des droits
humains aussi bien localement qu’à l’échelle international dans son combat
héroïque pour pointer du doigt les violations commises.
Avec vous, nous exigeons la fin de l’Etat sécuritaire, et, lançons un appel pour
faire front contre toutes les régressions des libertés, des droits socio-économiques,
culturels… pour que notre pays puisse se doter de l’Etat de droit tant espéré.
Nous sommes déterminés, parce que nous sommes raisonnablement optimistes
qu’un jour l’Etat de Droit triomphera. C’est notre vœu le plus cher pour la
libération de tous les détenus d’opinion, des militants activistes pour des droits
légitimes, et, des journalistes injustement emprisonnés.
Nous rendons hommage aujourd’hui à deux militantes, soutien infaillible à ce
combat pour les droits humains, à deux anciens présidents de l’ASDHOM,
présents à tous ces combats, avec détermination et abnégation.
C’est avec fierté que nous leur rendons hommage et à travers eux toutes celles et
ceux qui ont contribué à la maturité de cette association avec une pensée à toutes
celles et ceux qui nous ont quittés.

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